[Taverne] Le Marécage

Le Marécage est une taverne encastrée dans une grande cavité formée par les éboulements du relief du quartier Ouest de l'Arche du Lion. Nichée au cœur d'une grotte, l'endroit ne se trouve pas forcément par hasard. Une entrée terrestre se dessine dans la roche au sud du marché indépendant, une entrée maritime dévoile un ponton visible depuis le mémorial de Moran, s'enfonçant dans le sanctuaire.

Cette taverne se veut réunir les marins, pirates, mercenaires, soldats, pugilistes et autres personnes capables de se défendre par elles-mêmes et de faire valoir leur force. La clientèle compte peu de loques et d'éléments vulnérables, ou de nobles à fanfreluches. Se voulant le repaire d'une portion de la classe moyenne, les brigands y côtoient les militaires, dans une ambiance où les grades ne font plus de différence. Les insurrections, les bagarres, sans être légion sont toutefois courantes. Mieux vaut se préparer à parier dès lors, ou à y participer pleinement. Et gare à planquer votre bourse, des petits voleurs rôdent parfois entre les tables. Loin d'être le coupe-gorge que l'on pourrait soupçonner, la Garde du Lion s'en tient habituellement loin, tolérant les débordements dès lors qu'ils ne contreviennent pas -trop- aux lois en vigueur.

A l'heure actuelle, la gérance de la taverne est divisée en trois :
- 80% pour Staadnai Mär'Skalen
- 20% pour Teëharkqa Datzraïah (jouée occasionnellement)
Son personnel n'est constitué que de deux PJ récurrents et de deux PNJ, à savoir :
- Staadnai, gérante et serveuse, mercenaire et chasseuse de primes.
- Olrik (PNJ), norn serveur/videur.
- Jered (PNJ), humain maître-queux/plongeur.

Je n'ouvre pas les recrutements car l'animation se fait parfois à la demande, parfois de façon sauvage. Et je parviens à me débrouiller seule sans mal, chaque PNJ ayant son utilité particulière, la clientèle intègre leur fonction et l'emploie pour ne pas surcharger mon jeu au comptoir, du coup ce n'est pas nécessaire.
Je suis disponible pratiquement H24, disons entre midi et cinq heures du matin, avec une préférence pour le jeu tardif/nocturne. Mais je reste ouverte à toute demande d'animation en journée si tant est que je ne sois pas affairée ailleurs.

Olrik est un norn massif, au passé marquant. Plus haut que large, sa musculature a été affinée par le temps. Atteignant les cinquante années sans grand mal, l'un de ses yeux a été balafré par ce qui ressemble à une griffure de warg, et sa crinière grisâtre est d'une longueur affolante, parsemée de mèches blanches. Le visage creusé par le soleil, le teint hâlé, il ne parlera jamais des Cimefroides. L'Arche est sa patrie, celle pour qui il a exercé la piraterie durant quelques années avant de se retirer pour une vie plus tranquille. Il a monté la taverne de toute pièce en récupérant son mobilier parmi les débris de l'ancienne Arche, et en prend soin comme de la prunelle de ses yeux. Peu loquace, il est courtois sans être véritablement aimable, assez brusque dans ses gestes.

Jered est un humain plus chétif, provenant de la classe moyenne krytienne, il exerce le métier de maître-queux en priorité, se relayant à la plonge pour arrondir ses fins de mois. Poli et discret, il ne se manifeste que pour servir les repas qu'il prépare à la clientèle et leur souhaiter au mieux un bon appétit avant de retourner à ses occupations dans l'un des recoins de la caverne.

Plusieurs témoins du quartier ouest de l'Arche ont pu rapporter une altercation entre un groupe d'une dizaine de personnes et huit gardes du Lion, dont plusieurs tireurs postés sur les reliefs de la ruelle menant à la baie.

De rares bribes de conversation leur seront parvenues, entre deux "on n'a rien fait m'sieur". Une affaire de taxe impayée serait-elle la raison de tout ce boxon ? Une petite silhouette brune connue pour être l'associée des Éborgnés gérant le Marécage serait restée un long moment à discuter avec celui qui s'avérera être le plus haut gradé de l'unité. Se quittant en bons termes, les gardes du Lion seront repartis vers leur QG tandis que l'énergumène se sera exilée dans sa caverne.

Il est inutile de préciser qu'au vu des relations que la jeune femme entretient avec les hommes de l'équipage réprimandé, l'accord cherchera peut-être à les protéger des sanctions de la garde.

La clientèle hétéroclite de la taverne n'aura de cesse de jaser depuis, se souciant de la quiétude de leurs affaires les plus tranquilles dans un environnement subitement trop surveillé en raison de l'afflux de réfugiés aux alentours.

Une pile de bois éclaté trônait à l'orée de la grotte de l'Arche.

Difficile d'expliquer la recrudescence de bagarres au sein du Marécage récemment. Quelques jours plus tôt, les tons sont montés, et les tabourets ont volé. Fracas de chopes et de tables ruinées, l'ambiance n'exsudait pourtant pas la haine à en croire les exclamations enthousiastes des plus bruyants protagonistes, qui se répercutaient dans les ruelles adjacentes. Aucun coup de feu n'est à déplorer, quelques soûlards blessés tout au plus, bien vite repartis par le ponton sud en tâchant d'éviter soigneusement l'excédent de réfugiés éloniens dans la rue ouest. Sans même évoquer le bureau de cette chère Ellen Kiel qui persiste à recracher ses flots de gardes sur le quartier ouest. Deux silhouettes connues du Promontoire Divin se seront cependant extraites de la caverne, la plus humaine des deux quelque peu secouée, peut-être un brin voûtée en avant.

Sa partenaire sylvari se sera présentée de nouveau en solitaire, la veille, dans une taverne pleine à craquer de mercenaires, forgerons et soldats qui seront allés et venus au gré de la houle. C'est au terme d'une longue soirée de menaces vociférées entre une femme à la voix rocailleuse et un homme encapuchonné qu'elle sera repartie avec entrain. L'on ne sait ce qui a provoqué cette atmosphère, peut-être ces coups secs sur une surface de bois auront éveillé les soupçons des curieux ayant pu visualiser une cible faite de cercles concentriques rouges et blancs depuis leur promontoire sablonneux.

De plus en plus d'énergumènes se présentent au Marécage, de tout poil et de toute origine. Si certains se permettent une visite pour le plaisir de ses alcools raffinés, les autres trouveront un avantage certain à profiter du réseau mis en place par ses gérants. Les commerçants alentour y trouvent leur compte...

Après plusieurs jours ponctués d'éclats de voix enragés ayant fait jaser les commères du Chemin de la Baie, le calme -relatif- est revenu hanter le Marécage et ses environs. Les concierges les plus curieuses apercevront les deux gérants aller et venir, transportant tantôt des caisses de bouteilles, des coffrets, tantôt des tonneaux et barils de vivres. Nombreuses furent les livraisons accordées aux différents commerces de l'Arche du Lion et du Promontoire Divin, trouvant leur point central de transaction dans le quartier ouest.

Et lorsqu'il ne s'agit pas de matériel, ce sont des hommes qui vont et viennent, vêtus de couleurs sombres, d'un cuir de bonne qualité, peu loquaces. Les fouines n'auront pu leur arracher la moindre information tant ils se montrent méfiants des individus ne partageant pas leur cercle, néanmoins ils auront été aperçus rendant des comptes à la Scalpée en charge du Marécage. De potentiels hommes de main qui déchargeraient la léonine de certaines de ses tâches, comme parcourir la ville à la recherche d'investisseurs... ou d'investissements. Ces énergumènes ne portent aucun signe distinctif, sont d'origines diverses, dépareillés. Seule race absentéiste : les sylvaris. Lorsque l'on sait l'aversion de la gérante pour ces créatures végétales, il n'est pas surprenant de le constater...

Parmi les nouvelles les plus récentes, ces derniers jours, des convois furent acheminés de la place Coriolis jusqu'aux alentours de la taverne. Ils se dit que d'autres chargements sont en préparation, pour des contrées plus éloignées, hors de la cité portuaire. Et que la paie vaut le déplacement...

Tension dans l'air.
Depuis une semaine, la gérante du Marécage semble aux aguets. Sans aller jusqu'à exprimer de la crainte, l'on dirait qu'elle se méfie des environs et d'une partie de sa clientèle. Fermée, la scalpée ne reste que peu de temps fixe au comptoir, allant et venant en ville en compagnie d'hommes armés et vêtus d'un cuir sombre qui ne lui accordent que quelques minutes avant de disparaître dans la foule. Parfois, lorsqu'il ne s'agit guère de ces individus, la léonine est prise à parti par des réfugiés plus véhéments que d'autres. Lui réclament-ils seulement la charité ?

L'éborgnée joue le rôle de chef d'orchestre, dirigeant ici ou là les énergumènes passagers qu'elle reçoit à son comptoir. Mais demeure moins encline à apporter son aide sans contrepartie ces derniers temps, peut-être en réponse à des questions insistantes portant sur quelque proche collègue. Plus secrète, elle ne semble pas décidée à partir pour les contrées du sud, ayant encore bien trop à faire dans sa ville natale.

À l'extérieur du Marécage, les docks bouillonnent, et le bureau d'Ellen Kiel est saturé de nouveaux réfugiés venus réclamer assistance. Certains se seraient déjà battus avec le public habitué de ce bar populaire, parfois avec enthousiasme, parfois car on ne leur laissait guère le choix. Ce grouillement incessant semble gêner une partie de la clientèle de la guerrière, qui voit cela d'un œil suspicieux sans aller jusqu'à rejeter les quelques badauds quémandant ses services. Notamment, une bagarre a été perçue depuis le Chemin de la Baie, entre deux noirâtres personnages aux traits identiques, et quelques marins revenus d'un long trajet en mer.

À en croire les dires des locaux, les livraisons qu'elle devait effectuer se seraient interrompues car "l'vent porte d'mauvaises n'velles et l'tempête approche", selon les dires de la borgne.